Au cours de la dernière décade j’ai eu la chance de rencontrer des chefs d’établissements, des gestionnaires, des collègues et des élèves qui m’ont toujours soutenu et suivi dans mes propositions d’activités pédagogiques. Ce site est l’occasion de présenter quelques activités et projets réalisés, sans prétention, et quelques activités glanées auprès de collègues en France et à l’étranger…
PARTAGER QUELQUES PROJETS PÉDAGOGIQUES, D’ICI, AUTOUR DE LA BIODIVERSITÉ …
Montrer l’importance de la biodiversité
et s’appuyer sur une démarche de terrain, concrète, résolument objective, constructive et optimiste
Une prise de conscience de l’importance de la biodiversité pour l’Humanité, c’est par là que tout commence car sans cette approche il sera difficile de donner un sens à nos gestes éco-responsables, de faire un lien entre les actions que l’on désire mettre en place et leur utilité première : conserver la biodiversité par des actions en amont (préserver en luttant contre les 3 facteurs d’érosion que sont la destruction des habitats, le développement d’espèces invasives et la surexploitation des ressources. Préserver consiste donc à éduquer, enseigner et mettre en place des gestes écoresponsables) et en aval (protéger en créant des zones sanctuaires : in situ avec des Parcs Naturels, Réserves Naturelles, Espaces Naturels Sensibles, zones Natura 2000, élevages d’espèces rustiques et privilégiant des zones à fort potentiel évolutif … voire des actions ponctuelles de réintroductions d’espèces, renforcements de populations… et en dernier recours, ex-situ, avec la création de zoos, banques de graines, de sperme, de gènes…).
A l’heure du développement durable, il semble également pertinent de lier l’enseignement d’un « esprit développement durable » à une démarche de terrain : les situations concrètes restent le vecteur le plus efficace pour ancrer des savoirs et comportements. On apprécie notre environnement surtout en le découvrant au travers d’activités de plein-air et aux contacts de gens qui vivent le développement durable. D’autre part, dans un climat morose et de défiance, s’il est important de montrer objectivement les dérives des activités humaines et leurs conséquences sur la biodiversité, il semble encore plus important de montrer les actions menées localement, ici, et ailleurs, et à notre portée pour inverser la tendance. Quand le pessimisme prédomine, il est essentiel de mettre en place des activités, projets, résolument objectifs, constructifs et optimistes.
Vers une démarche de projet… avec des activités de plus en plus engagées…
Sensibiliser, agir, soutenir
Les travaux autour de la biodiversité peuvent prendre de très nombreuses formes mais il est possible de les classer dans 3 types d’actions différentes toutes ancrées dans le réel, basées sur du concret, et si possible dans l’utilitaire : sensibiliser, agir et soutenir. Chacune des formes de travail (sensibiliser, agir et soutenir) va un peu plus loin dans les actions pédagogiques et peut permettre aux enseignants, avec l’ouverture sur des structures hors Education nationale, de s’assurer qu’ils s’engagent progressivement dans une démarche de projet, souvent pluridisciplinaire voire interdisciplinaire.
Sensibiliser (apprendre) consiste à faire acquérir à nos élèves des connaissances essentiellement. Les jeunes reçoivent un enseignement. Ce sont les actions ponctuelles les plus simples, généralement, à mettre en place.
Participer à la réalisation d’expositions (« Biodiversité : utilité, facteurs d’érosion et préservation » ou « L’eau, une ressource durable ? », projet fédérant l’ensemble des classes et élèves d’un enseignant, des élèves étrangers du lycée et impliquant 4 établissements scolaires (Haute-Garonne, Guadeloupe et au Vietnam) et une expédition CNRS en Patagonie chilienne), de posters à partir de la biodiversité locale (« Biens et services rendus par la biodiversité »).
EXPO BIODIVERSITE YAB 2010
Réaliser un reportage photo local pour illustrer les facteurs d’érosion de la biodiversité et les moyens de la conserver (préserver et protéger) localement.
DIAPORAMA SENSIBILISATION BIODIVERSITÉ LOCALE
Créer des posters multilingues afin de mettre en évidence qu’à travers le monde les biens et services rendus par la biodiversité sont partout les mêmes (posters en français et espagnol pour le Parc National Pacaya-Samiria au Pérou, le collège de Le Marsa en Tunisie (Mme Stephan Clanzig) ou encore l’échange avec le peuple Shiwiar en Amazonie équatorienne (voir ci-après)).
Développer des tutorats, dans un sens ou dans l’autre, (lycée-école ; collège-lycée lors de la randonnée biodiversité 2010; BTS-lycée lors de la randonnée biodiversité 2015) ces échanges participant à l’acquisition de connaissances mais également à leur transmission avec en prime un sentiment de responsabilité très fort pour les jeunes « enseignants ».
(Sensibiliser et) agir (entreprendre) est l’étape supérieure dans la mesure où l’élève non seulement acquiert des connaissances mais prend également part à la sensibilisation.
Participer à un concours photo sur la biodiversité locale avec l’ensemble de la communauté scolaire et les parents d’élèves.
Trier des déchets et évaluer l’impact sur la ressource de leur recyclage en termes de quantités d’eau, matériaux économisées donnant un sens plus profond et concret aux gestes accomplis.
Mettre en place une jachère fleurie entre plusieurs écoles, collèges et lycées pour lutter contre le morcellement du territoire et ainsi participer à la construction d’un « couloir biologique » (encore en « pointillés !»).
Réaliser des maquettes (création d’une zone humide afin de montrer les biens et services rendus par la biodiversité de cet écosystème, de mosaïques de paysages pour illustrer les pratiques agricoles vertueuses ; création de l’écosystème dunaire afin de mettre en avant la valeur universelle de la biodiversité) consiste à simplifier et/ou modéliser un phénomène pour l’expliquer plus simplement à un public (lors de tutorats par exemple).
Participer à une campagne de piégeage de Xénopes lisses, d’arrachage de Renouées du Japon, à la plantation d’une haie, au recensement d’espèces protégées (Alytes accoucheur)… implique directement l’élève dans une action concrète, formatrice.
Enfin, (sensibiliser, agir et) soutenir (promouvoir, militer, aider), correspond à la fois à un travail de sensibilisation dans l’action avec, en plus, une dimension politique. Les jeunes, en prenant part à ces activités, s’engagent et adoptent un comportement écoresponsable réfléchi.
Payer le droit d’entrée à un zoo ou à une réserve (le Bioparc de Doué-la-Fontaine ou la Réserve de la Haute-Touche), engagés dans de nombreux « projets nature », c’est soutenir une politique de développement durable. Visiter des fermes biologiques et acheter leurs produits lors d’une sortie soutien le développement d’une AMAP.
Militer pour la sauvegarde du peuple Shiwiar d’Amazonie équatorienne dont les terres ancestrales sont spoliées et souillées par des compagnies pétrolières, en signant une pétition argumentée en espagnol et/ou anglais, réalisant des logos identitaires « Shiwiar » et un poster/banderole qui leur seront envoyés, c’est s’engager dans un effort de lisibilité et de reconnaissance de ce peuple
Créer un poster en espagnol pour le vivarium de Quito ou en français pour le CPIE de Coutières, le CNRS de Chizé et la Société Herpétologique de France, l’ONG PantherAction, afin de sensibiliser nos populations respectivement, à l’importance de l’herpétofaune et de la Panthère des Neiges, c’est aider à la mise en place d’une campagne de vulgarisation, sensibilisation aux valeurs de la biodiversité, promouvoir les actions du vivarium, du CPIE, du CNRS, de la SHF et de l’ONG Panthera, militer en faveur de la protection de ces espèces.
Plonger les élèves au cœur des Sciences Participatives avec la réalisation d’empreintes génétiques de Panthères des neiges à la faculté de Poitiers avec Therry Bergès, généticien, pour le compte de l’ONG PantherAction. Pendant une journée complète, repas pris au restaurant universitaire compris, quelques élèves volontaires et très impliqués en MPS, sont amenés dans un laboratoire de génétique sur le campus universitaire de Poitiers pour aider au génotypage d’excréments de Panthères des neiges du Kirghizstan. L’extraction de l’ADN des fèces recueillis sur le terrain, l’amplification de cet ADN par PCR (polymérisation en chaine) et la séparation des fragments par électrophorèse permettent de vérifier que les excréments récupérés sur le terrain appartiennent bien au félin recherché et sont exploitables avant d’approfondir les génotypages (sexe et individu) grâce à d’autres marqueurs génétiques. La participation concrète des élèves par leurs travaux contribue au cumul des connaissances scientifiques. Ces données scientifiques servent à mieux déterminer les surfaces minimales nécessaires à la survie de cette espèce dont la fragmentation et la destruction de son territoire par l’Homme (avec la disparition des proies) sont à l’origine de sa disparition. Cette espèce est en danger critique d’extinction !
PROTOCOLE EXTRACTION D’ADN
RÉSULTATS D’ANALYSES D’ADN
Contribuer à la rédaction d’un journal peut permettre d’impliquer facilement de nombreux enseignants, élèves et personnels à travers tous les dispositifs pédagogiques disponibles (en cours, en Aide Personnalisée, en TPE, lors de sorties, sous la forme de tutorat et/ou sur son temps libre) dans un établissement scolaire (école, collège et lycée). Ce journal peut également être ouvert à d’autres établissements (en France et/ou à l’étranger). Ce type de projet annuel est très fédérateur. Il est composé de plusieurs sous-projets qui concourent tous, en premier lieu, à écrire des articles pour alimenter le journal mais peut également permettre de rédiger des chroniques pour la radio (voir des montages vidéo). La publication peut également être agrémentée de photographies, dessins, réflexions personnelles d’élèves (retours d’expériences, tribunes libres…). La participation d’anciens élèves et la contribution de naturalistes aux études et parcours professionnels très variés peuvent alimenter un volet orientation, projetant alors les élèves dans le monde professionnel autour de la biodiversité, dans l’environnement. Le principal avantage d’un tel dispositif est sa grande souplesse dans la mise en place : chaque enseignant peut librement adapter son intervention avec les classes qu’il désire, sur le temps qu’il souhaite sans avoir à modifier forcément en profondeur sa progression.
JOURNAL ENCRE VIVE COUVERTURE
JOURNAL ENCRE VIVE
Réaliser un carnet de voyage vantant la valeur d’un écosystème particulier, ici le bocage, est également un moyen de militer en faveur de la conservation d’un patrimoine historique et naturel. Ce journal met aussi en évidence les valeurs scientifique, esthétique, culturelle-spirituelle et éducative, à travers différents travaux proposés dans différentes classes, de différents niveaux au sein de nombreux dispositifs, le tout agrémenté de photos et dessins d’élèves.
AU CŒUR DU BOCAGE COUVERTURE
AU CŒUR DU BOCAGE
Réaliser une randobiodiversité (2008, 2010, 2012, 2015 et 2018) sur plusieurs jours permet de prendre le temps pour aborder la valeur de la biodiversité, quelques facteurs d’érosion et des moyens de conservation de la biodiversité. La valorisation du travail peut se faire par des posters, un carnet de route, un DVD, un journal, des courts-métrages (à partir d’images, prises de son, textes, voire animations, et montages réalisés par les élèves) en français, voix-off allemand, espagnol, sous-titrage anglais… Un tel projet pédagogique concentre sensibilisation, action et soutien autour du développement durable.
CARNET DE ROUTE RANDO 2012
RANDO BIODIV 2012 TEASER
EXPOSITION RANDO 2010